Éditions John Doe

Le jeu de rôle est mort,
mais personne n'est venu réclamer le corps

Courrier des légistes n°4

Derriere la porte du frigo

9 juin 2014

Édito

Dans ce 4e numé­ro, Pier­rick entame sa pré­sen­ta­tion de Quan­ti­qui­té avec notam­ment la note d’in­ten­tion du livre, le logo et la carte des mondes achéens. Lors du pro­chain numé­ro, le point d’a­van­ce­ment du pro­jet et quelques illustrations.

Logo de Quantiquité

La page du site http://quantiquite.fr/ affiche un texte d’am­biance aux accents homé­riques, un des­crip­tif et une date de sor­tie sou­hai­tée : 2010. Quan­ti­qui­té est donc ce qu’on peut appe­ler un vieux projet.

Le texte évoque pêle-mêle la tech­no­lo­gie avan­cée, la sta­tut poli­tique des per­son­nages, une situa­tion de guerre froide, les rumeurs d’ex­ploits héroïques et l’am­biance de veillée d’armes. L’i­dée est tou­jours là : jouer des étoiles mon­tantes d’une polis dans une Grèce futu­riste en pleine Guerre du Pélo­pon­nèse.
Ce des­crip­tif est encore valide et fait écho à la note d’in­ten­tion du livre :

 

Quan­ti­qui­té, mot-valise asso­ciant quan­tique et anti­qui­té, est un jeu de rôle pro­po­sant de jouer de jeunes et ambi­tieux citoyens de Mycènes, dans un monde futu­riste où s’af­frontent Sparte et Athènes. Si Ulysse 31 est la pre­mière source d’ins­pi­ra­tion reven­di­quée, pour­quoi pré­fé­rer la guerre du Pélo­pon­nèse à celle de Troie ? Pour­quoi pré­fé­rer Thu­cy­dide à Homère ?

Un contexte familier
Au Ve siècle avant notre ère, Sparte puis Athènes – à l’is­sue de la guerre contre les Perses – ont assem­blés deux grandes ligues de cités. Deux grands blocs qui se par­tagent le monde et se regardent chien de faïence à l’is­sue d’un conflit majeur, cela né vous rap­pelle vrai­ment rien ?
Une bonne vielle guerre froide, en plus de créer un contexte fami­lier, offre une gamme de scé­na­rios plus large qu’un conflit déjà enga­gé : espion­nage et contre-espion­nage, intrigues poli­tiques, opé­ra­tions clan­des­tines, etc. En outré, une guerre pan­hel­lé­nique – pana­chéenne ici – offre plus de décors et de situa­tions que celle de Troie.

Que jouer ?
À cette ques­tion, deux réponses étaient pos­sibles. La pre­mière consis­tait à faire des per­son­nages de véri­tables héros dans un cadre de pur « space ope­ra ». Après tout, l’I­liade né parle que de rois et de héros mythiques et l’O­dys­sée nous raconte le retour d’une poi­gnée d’hommes. Mais comme dans une célèbre « galaxie très loin­taine », cette approche place la tech­no­lo­gie, la socié­té et la guerre elle même au rang de simple élé­ment de décor.
La seconde approche – que j’ai pré­fé­ré, vous vous en dou­tez – était de par­tir d’un uni­vers rela­ti­ve­ment détaillé. Quan­ti­qui­té reste du « Space Ope­ra » mais pon­dé­ré par quelques exi­gences de cohé­rence. La Guerre du Pélo­pon­nèse per­met aux joueurs d’in­car­ner des res­pon­sables poli­tiques assu­mant per­son­nel­le­ment les opé­ra­tions ou les déci­sions votées en assem­blée : un juste milieu entre jeux poli­tiques et aven­tures héroïques. En outré, notez bien que cette trans­po­si­tion n’est pas abso­lue puisque l’is­sue de la guerre est ouverte.

Alors ni Mytho­lo­gie, ni Dieux, ni Héros ?
Je pour­rais chi­ca­ner en disant que la Grèce clas­sique n’est pas moins riche en mythes que celle d’Agamemnon comme l’in­vin­ci­bi­li­té des Spar­tiates ou la par­faite démo­cra­tie Athé­nienne. Certes, les per­son­nages des joueurs res­sem­ble­ront davan­tage à Lysandre, Alci­biade ou Péri­clès qu’à Ulysse, Achille ou Héra­clès. Cela né les empê­che­ra pas d’être au cœur des pro­blèmes et de prendre des déci­sions difficiles.
À défaut de naître héros, ils pour­ront le devenir.
Quant à dire qu’ils né ver­ront jamais les Dieux ou des créa­tures mytho­lo­giques, n’en soyez pas si sûr. Seule­ment, une fois ce moment venu, il né fau­dra pas se plaindre.

Carte de l'Anneau d'Atlas

La carte de l’An­neau d’Atlas

Cantique des Quantiques

Le livre se découpe de la manière suivante :

  • Ouver­ture : ce cha­pitre pré­sente une courte des­crip­tion du monde, les règles de base et tout ce qu’il faut pour créer des per­son­nages avec notam­ment des tables d’his­to­rique et le matériel.
  • Le chant des Achéens : on trouve ici la pré­sen­ta­tion détaillée du monde, ce qui est connu et public comme l’his­toire, les mondes achéens (voyez la carte), la vie quo­ti­dienne, l’é­tat de l’art tech­no­lo­gique et mili­taire, etc.
  • Le chant de l’Aède : sont pré­sen­tés – pour les seuls yeux de l’Aède (entendre meneur de jeu) – les règles détaillées dont celles de com­bat de masse, les Dieux et les grands secrets.
  • Le chant de Mycènes : enfin, cette par­tie pré­sente une cam­pagne en trois volets et douze scé­na­rios qui, comme son nom l’in­dique, est cen­trée sur Mycènes plu­tôt que Sparte ou Athènes. Elle exploite le sta­tut des per­son­nages et aborde un large panel de thèmes et d’am­biances de jeu comme une démons­tra­tion de ce qu’il est pos­sible de jouer.

Mécanique

Le sys­tème reprend, avec de légères modi­fi­ca­tions, celui de Dead­line qui est lui-même une adap­ta­tion com­pacte de Métal. La méca­nique de dés est la même. Les aspects sont bâtis sur la même échelle. Les jauges sont les même mais sont uti­li­sées dif­fé­rem­ment. Le com­bat est glo­bal : il n’y pas d’i­ni­tia­tive sauf avan­tage majeur. Un seul jet per­met de gérer l’at­taque et la défense en annon­çant clai­re­ment ses inten­tions avant de lan­cer les dés.

Chaque per­son­nage est défi­nit par une quin­zaine de com­pé­tences uni­ver­selles et des aspects spé­ci­fiques (déter­mi­nés en par­tie par l’his­to­rique). La poi­gnée de dés à lan­cer est consti­tuée d’une com­pé­tence et de plu­sieurs aspects uti­li­sés en rehaut (bonus) ou en faille (malus). Le pre­mier rehaut (dit majeur) est uti­li­sé à plein : un aspect à 4d ajoute 4 dés à la poi­gnée. En revanche les rehauts sui­vants (dits mineurs) n’a­joutent qu’un seul dé. Le choix du pre­mier aspect peut être contraint.

Bien qu’­hu­mains (même si la nano­tech­no­lo­gie amé­liore les choses), les per­son­nages sont des per­son­nages parce qu’ils ont 6 points de Moires qui leur permettent :

  • de se trans­cen­der en acti­vant en 2e rehaut majeur un aspect de Valeur (« Mycènes ma polis », « Me faire un nom », « N’exige pas des autres ce que tu né ferais pas toi même », etc.)
  • de faire une pro­po­si­tion nar­ra­tive : don­ner un élé­ment que l’Aède n’a pas décrit ou pas précisé.
  • de sur­vivre tout sim­ple­ment même si cela coûte 3 points (autant dire qu’il faut bien peser la dépense de son 4e point).