Éditions John Doe

Le jeu de rôle est mort,
mais personne n'est venu réclamer le corps

Courrier des Légistes n°7

Derriere la porte du frigo

2 septembre 2014

Pour ce 7e numé­ro, nous publions les réponses d’Em­ma­nuel et du Grümph au ques­tion­naire de Cora­lie David pour sa thèse de lit­té­ra­ture com­pa­rée sur le jeu de rôles et ses liens avec le reste de la culture populaire.

Elle pré­sente son tra­vail sur Radio Rôliste.
D’autres gens du milieu ont répon­du (liste sur le site de Jérôme Larré).

Extrait :

Com­ment défi­ni­riez-vous votre métier ? (vos tâches dans la pra­tique, votre influence sur les jeux publiés, etc.)

Emma­nuel : je suis le gérant des édi­tions John Doe et je m’occupe donc de l’administration de l’entreprise au quo­ti­dien : le sui­vi de la tré­so­re­rie, le paie­ment des auteurs, les contrats, les impôts ou bien encore la fac­tu­ra­tion. Sur le papier, je suis donc le patron. Dans les faits, si je gère bien tout l’administratif, les déci­sions impor­tantes sont prises col­lé­gia­le­ment chez JD entre John Grümph, Pier­rick May et moi. C’est une déci­sion ori­gi­nelle, concré­ti­sée dès la nais­sance de notre petite mai­son d’édition. Nous choi­sis­sons donc ensemble ce qui doit être publié, sur quels élé­ments nous devons inves­tir, les réponses à don­ner lorsque nous sommes sol­li­ci­tés… Bien sûr, léga­le­ment, je reste res­pon­sable : il faut donc évi­ter les bêtises. Pré­ci­sons aus­si que ce tra­vail de ges­tion quo­ti­dienne n’est pas rémunéré.

Natu­rel­le­ment, je n’ai pas par­ti­ci­pé à la créa­tion de JD pour le plai­sir de rem­plir des pape­rasses. C’est une déci­sion pra­tique qui s’est impo­sée car j’avais déjà une expé­rience de la ges­tion de socié­tés. Je suis donc aus­si auteur et res­pon­sable édi­to­rial. Le pre­mier rôle m’a ame­né à publier quelques livres, même si je n’écris pas autant que je l’aimerais. Je suis très lent. Le second consiste à aider les auteurs à concré­ti­ser leurs pro­jets : les aider à réflé­chir à la struc­ture de leur bou­quin, à appro­fon­dir tel ou tel conte­nu, les mettre en rela­tion avec l’illustrateur le plus adap­té au pro­jet, déci­der ensemble du for­mat final… C’est pas­sion­nant car c’est un échange avec un seul objec­tif : livrer au final un bou­quin dont on puisse être fier, qu’on puisse défendre à 100%. Chaque choix doit donc être assu­mé, dans le res­pect des dési­rs des auteurs qui gardent la déci­sion finale sur nos suggestions.

LG : Je suis avant tout auteur et illus­tra­teur et je par­tage le poste de Direc­teur artis­tique avec Pier­rick May, notre troi­sième asso­cié. Enfin, direc­teur artis­tique, c’est un bien grand mot. Mais on tra­vaille sur les maquettes, les lignes gra­phiques, on bosse avec les illus­tra­teurs exté­rieurs, etc. Mon bou­lot au quo­ti­dien, c’est de créer des sys­tèmes de jeu et des uni­vers, de réflé­chir à des outils de game­play et de pro­duire des illus­tra­tions pour aérer l’intérieur des livres. Je suis direc­teur édi­to­rial sur une par­tie des pro­jets (relec­ture et lis­sage des textes, mise en forme édi­to­riale, etc.) et de temps en temps je fais de la tra­duc­tion sur les jeux anglo-saxon que nous édi­tons. Je fais aus­si une bonne par­tie de la mise en page – je m’occupais pas mal du sui­vi impri­meur aupa­ra­vant, mais les tâches ont été redis­tri­buées au fur et à mesure en fonc­tion des circonstances.

La suite de l’in­ter­view est à télé­char­ger en cli­quant ici.

Courrier des lecteurs

Le petit Luceid de Sainte Gonade-Amain­dan­tioche nous a écrit pour obte­nir quelques infor­ma­tions diverses et variées sur des sujets tout aus­si vastes et variés.

1/ Quel est l’avenir de Bloo­dlust Metal ?

Pour citer un auteur célèbre, Bloo­dlust a son ave­nir devant lui, mais s’il se retourne, il l’aura dans le dos. En atten­dant, les auteurs (et moi-même) tra­vaillent d’arrache-pied pour livrer cet automne le pro­chain sup­plé­ment de la gamme, à savoir le Mois des Conquêtes numé­ro 2. Ils avancent aus­si sur le gros sup­plé­ment Silence (mais chut) et nous pré­voyons de réunir l’ensemble des Cha­gars enchaî­nés parus à ce jour dans un recueil impri­mé, illus­tré (et peut-être aug­men­té). C’est donc le cœur léger, le regard posé sur la ligne bleu des Deli­nelles et le Dieu en sau­toir que l’aventure conti­nue pour cette gamme.

2/ Pour­quoi John Doe ?

La réponse la plus simple serait sans doute « et pour­quoi pas ? » Mais ça né serait pas faire hon­neur à nos douces et tendres qui, nous voyant plon­gés dans les affres dou­lou­reuses du choix d’un nom à la con pour notre toute belle et pas encore née mai­son d’édition, nous pro­po­sèrent d’une seule voix cet épi­thète qui fit l’immédiate una­ni­mi­té (nous don­nant ain­si l’excuse de pas­ser à d’autres points plus impor­tants à l’ordre du jour). Vous avez ain­si échap­pé à 11.43 édi­tions ou à Nos­tro­mo­ti­lus, par­mi les quelques pro­po­si­tions dont nous nous sou­ve­nons encore.

3/ Com­ment fonc­tionne John Doe ? 

Inter­net n’étant pas réser­vé uni­que­ment à la por­no­gra­phie, il est pos­sible de com­mu­ni­quer grâce à d’innombrables outils dont le plus mer­veilleux est sans doute le mail (fra­ma­pad, han­gout et les forums n’étant pas loin der­rière en terme d’intérêt). Et donc, cha­cun des légistes peut offi­cier dans sa propre morgue sans que les odeurs de ses cadavres né viennent cha­touiller les narines de ses petits cama­rades. C’est par­fois très pra­tique : on peut ain­si attendre d’avoir fini une autop­sie pour en mon­trer le résul­tat et obte­nir le per­mis d’inhumer, par­don d’éditer. Mais il est aus­si pos­sible d’officier à plu­sieurs en cas d’accidents à vic­times mul­tiples. Bref, rien que du com­mode et du pra­tique, cet internet.