Éditions John Doe

Hello, je suis en train de regarder The Corner, la mini-série de David Mills et David Simon, et j'ai vu et adoré The Wire (des même créateurs). Ces deux séries décrivent de façon assez naturaliste (et sans jugement de valeur) la vie dans les quartiers de Baltimore gangrénés par la drogue (vente comme conso) à notre époque. Au final, ça nous donne un magnifique tableau et une très bonne source d'inspiration dans le cadre de notre pratique rôlistique (et pas que ça bien sûr).
On peut aussi citer The Shield mais la description est moins précise (la série étant plus référentielle).

J'imagine que dans les années 50, ce milieu fonctionnait bien différemment : produits différents, codes et règles différentes, peut-être population différente (je sais pas en fait), répression différente...

C'est l'objet de ce fil. J'avoue ne pas bien connaitre les 50's (je ne joue pas encore à Hellywood) donc voila : comment fonctionnaient les "marchés de rue" ? que vendaient-t-il ? etc...
J'aimerai aussi que l'on s'attarde sur les détails des pratiques des dealers de l'époque, les précautions qu'ils prenaient. Pour illustrer ma question par les séries citées en intro, on remarque que systématiquement, un dealer prend l'argent et un autre amène la drogue au client, de manière à ce qu'aucune photo ne puisse montrer la conclusion du deal. J'imagine qu'une telle pratique s'est imposée progressivement, alors que les lois ont évoluée et qu'une jurisprudence d'est établie. J'imagine que ça se passait différemment dans les 50's.
De même, les flics doivent attraper les dealers en flagrant délit lors des descentes pour pouvoir les embarquer (drogue ou fric dans la poche). Est-ce que c'était la même dans les 50's ? Les flics avaient-ils plus de libertés pour coffrer et interroger qui ils voulaient ?

voila, je recherche autant de bonnes références (audiovisuelles comme sites internet, romans ou JDR) que vos connaissances personnelles.

Je ne connais pas trop le "milieu" des années 50' mais je te dirai trois choses.

Une c'est ton jeu, tu fais comme tu veux. tant que tu y crois, toi, tant que c'est crédible, avec des détails "qui font vrai", tes joueurs vont te suivre comme un seul homme.
Ton analyse des photos, par exemple, est excellente : en effet, pas de moyens technologiques avancés donc d'autres façons de coffrer les gens etc.
Fais quelque chose qui soit cohérent et ça peut suffire.

Deux : dans L.A. Confidential, je me souviens que des gens se font coffrer pour une histoire de joints. Pas besoin de poudre blanche, un peu d'herbe suffit. Et je suis sûr que "The Dog" est bien renseigné, lui, en la matière. Pour planer, il a lui-même utilisé des tampons d'ouate imbibé d'un produit (que je me souviens plus ce que c'est) qu'il trouvait dans des inhalateurs dans tous les drugstores de tous les coins... Pas de "brown sugar", il faisait avec ce qu'il trouvait... et ça lui coûtait 50 cents, il me semble (dans Ma Part d'Ombre).
Je tiens à ce genre de détails parce que ça colle avec ma vision de Hellywood : assez "low impact", par exemple. Un mort, pas de tas ; un trafic d'herbe, pas d'héroïne ; une arme à feu suffit, pas de gunfight à la Sin City... Mais ça me plait à moi, je ne force personne.

Trois : je sais que le développement de la consommation d'héroïne aux USA a été poussé par la CIA pour nuire aux noirs dont les revendications se renforçaient, stimulées par les actions des groupes politiques type "black panther". Après ça leur a "un peu" échappé...
Jusque là la consommation de drogues "dures" était réservée à des gens fortunés. Tu peux donc imaginer que dans les années 50 c'était encore le cas. Dans la rue, un joint c'est déjà un ticket pour la taule ; pour un mec de la haute, un peu d'héro de temps en temps ça passe.

Voilà, je ne prétends pas en savoir long mais j'espère avoir été utile. Bon jeu ^^

En fait à la fois cet article ne m'étonne pas du tout, dans L.A. Confidential, on le voit avec la mexicaine, et les noirs, et à la fois tu te dis que quand même 1962, pour commencer à se poser la question des droits du suspect ça fait tard!

J'ai revu le film il ya quelques jours et même inférieur au roman, il reste très fort, je trouve.

Ellroy le dit dans sa bio, les flics de LA avaient des uniformes qui évoquaient ceux des SS, pour faire PEUR. Et c'étaient des durs qui prenaient leurs aises avec les suspects.

Merci pour vos quelques réponses en tout cas... va falloir creuser tout ça à ce que je vois