Éditions John Doe

L'histoire d'un PJ de Tenga va s'articuler autour de trois choses : son karma, son destin et son ambition. Ses trois concepts vont offrir des situation de jeu

L'ambition, c'est ce que le personnage veut. Ca va toujours être quelque chose de positif.

Le karma c'est ce que le joueur veut pour son personnage, ça peut être son ambition, (même si je trouve ça dommage, ça n'offre pas plus de matière pour jouer), ça peut être totalement déconnecté avec comme pour certains archétype (le peintre qui devient moine bouddhiste, le vagabond qui devine shinobi, mourir en martyr pour le samourai chrétien ...) ou c'est lié avec l'ambition : provoquer le ruine (la sienne, celle des siens, des siens) pour réussir son ambition, ou justement renoncer à son ambition pour se prévenir de cette ruine.

Le destin c'est ce que le meneur veut pour le PJ. C'est le contre-pied du karma du personnage. Donc pour un PJ dont le karma est son ambition, son destin c'est d'échouer, mais le meneur va lui donner les moyens de réussir.
Pour un personnage dont le karma et l'ambition sont en conflit, son destin va être d'échouer sur les deux tableaux. Et pour un personnage dont karma et ambition vont être totalement différent, ben on va proposer comme destin, l'inverse du karma. C'est sur ce dernier point que j'ai un peu de mal trouver des destin :
Si je prends l'exemple du vagabond dont le karma est de devenir shinobi, son destin pourrait être s'opposer à des shinobis. Par contre pour un samouraî chrétien, dont le destin est de mourir en martyr, et plus généralement pour une PJ dont le karma est un échec, que puis je lui proposer comme destin ?

Le destin doit nécessairement être le contre-pied du karma? Pourquoi pas une interprétation inattendue de l'esprit de ce que le joueur a choisi comme karma?
Pour le samourai chrétien dont le karma est de mourir en martyr, il pourrait avoir comme destin de devenir l'instrument des persécutions? Par exemple, il y avait des rivalités assez féroces entre Jésuites et franciscains (indirectement liées à la conquête du Portugal par l'Espagne) et on a accusé les Jésuites d'avoir été à l'origine du décret d'exécution des Franciscains sous Hideyoshi (que ce soit vrai ou pas, on s'en fiche si ça sert à la campagne!). Ton samouraï ayant vocation au martyr pourrait se retrouver à persécuter d'autres chrétiens au nom de son obéissance à ces pères spirituels, non?

Le Destin peut être pris comme l'inverse du Karma mais n'est pas forcément aussi marqué.

L'idée à garder en tête, à mon avis, est celle de conflit ou du problème. Quel est le principal problème du personnage? Le principal écueil qui l'attend sur sa route ? Clairement, si on souhaite un ton "dramatique", il vaut souvent mieux que celui-ci soit lié aux choix du personnage ou à ses convictions plutôt qu'à une adversité.
Cela vient sans doute du fait que même un karma apparemment "mauvais" ou ressemblant à un échec n'en est pas forcément un.

Pour utiliser mon exemple favori, Luke Skywalker est un fermier (ou orphelin, selon ce que vous voulez mettre en avant) sur Tatooïne qui veut devenir pilote comme son père et qui va devenir un maître Jedi apportant à nouveau la liberté dans la galaxie. Son destin, ce avec quoi il lutte d'une certaine façon, est de céder au côté obscur.

Ainsi, dans cet exemple, son destin n'est pas juste l'inverse de son karma, et donc d'échouer à devenir un jedi ou de ne pas sauver la galaxie, mais bien quelque chose d'autre, même si très proche.

En gros, on raconte l'histoire d'un [concept] qui souhaite a priori arriver à [ambition] mais que tout amène vers [karma]. Mais le plus gros écueil qui l'attend sur sa route est de [destin].

Ainsi quelques exemples pour un samouraï chrétien cherchant à devenir un martyr, cela pourrait être par exemple :
- de trahir/renier sa croyance (façon Saint Pierre) ;
- de ne pas accepter le poids du sacrifice et de flancher ;
- de succomber aux avantages "séculier" de sa religion et d'en perdre les valeurs;
- etc.

tiens, peut on changer d'ambition d'ailleurs ?
et si oui comment

Alors pour commencer la question principale que je me pose sur le Destin, c'est comment le faire jouer sans être trop dirigiste envers le joueur. Je veux dire, par exemple je prévois comme Destin que le personnage se sacrifiera pour empêcher la mort d'un personnage important. Comment faire pour que le personnage meurt sans devoir le forcer, après tout je peux l'obliger à se sacrifier mais ce serait le priver de son libre-arbitre, ce avec quoi j'ai du mal.
Ensuite, le karma et l'ambition, l'ambition est ce que le personnage voudrait être, c'est tout à fait jouable par le joueur mais concernant le karma j'ai plus de mal. Ce serait au Mj de pousser le personnage dans la direction choisie par le joueur? Ou au joueur d'orienter son personnage à l'encontre de son ambition (sauf si son karma et son ambition sont les même bien entendu)?

C'est marrant (et je sais que ce sujet date un peu ^^), mais après avoir enfin pu faire une partie-marathon avec mon équipe de jeunesse - les joueurs que je connais vraiment à fond - j'ai constaté que le destin des persos, franchement, c'est assez secondaire. C'est une question qui va se poser... un de ces quatre, au MJ, après quelques dénouements et rebondissements. Avec des joueurs vraiment expérimentés comme mes vieux habitués, le concept Ambition-Karma permet à lui seul des scènes incroyables de doute, de choix tragiques et de réflexions intenses sur les causes pour lesquelles se battre.
Franchement j'ai l'impression que, bien amené et bien joué, cela dispense les pauvres MJs que nous sommes à devoir trop se creuser la tête pour forger une destinée à un perso qui sait bien jouer avec les anges et les démons de son karma personnel...

En fait, ça dépend amha de la longueur de ta campagne. Perso, je m'en sers, mais ce ne sont que des outils pour t'amener du grain à moudre. Du coup, comme toujours, il ne faut pas hésiter à te concentrer sur ce qui te semble le plus efficace