Éditions John Doe

Le jeu de rôle est mort,
mais personne n'est venu réclamer le corps

Courrier des Légistes n°8

Derriere la porte du frigo

20 janvier 2015

Édito

Chers amis, bonjour

Nous avons mis du temps à écrire ce Cour­rier des Légistes. Que vous dire, com­ment vous le dire ? Natu­rel­le­ment, l’ef­froyable actua­li­té et la tris­tesse infi­nie qui en résulte ont bri­sé l’é­lan que la sym­bo­lique d’une nou­velle année entraîne. Nous né pou­vons que joindre à celles de la nation réunie nos pen­sées à toutes les vic­times et nos sin­cères condo­léances aux familles, aux amis effondrés.

A vous tous, lec­teurs et amis, à vos familles et à tous ceux qui comptent pour vous, nous sou­hai­tons une heu­reuse année 2015. Qu’elle soit douce, pour­voyeuse de san­té et d’a­mour. Que la ten­dresse en soit le mot d’ordre, tant elle se fait rare dans un monde rugueux, triste et révol­tant. Pen­sons aux autres, pre­nons de leurs nou­velles, chou­chou­tons-nous, n’hé­si­tons jamais à nous réunir, à boire un verre entre amis, à par­ta­ger une table bien gar­nie, à expri­mer nos sen­ti­ments. Car rien né tue plus que le silence. Res­tons forts et unis, fiers de nos idéaux de par­tage, de tolé­rance, de liber­té, de fraternité.

En un mot, soyons heu­reux. Enfin, conti­nuons à rêver.

Le jeu de rôle, déri­soire et donc para­doxa­le­ment essen­tiel, nous per­met de rêver et de nous éva­der, ensemble. Comme toute acti­vi­té sociale, il nous offre ces moments d’é­change et de fra­ter­ni­sa­tion, si pré­cieux. Le par­tage d’é­mo­tions : c’est pour nous sa fonc­tion pre­mière et c’est ce sur quoi nous avons bâti John Doe, ses choix, son fonctionnement.

Illustration d'Americana par John Grümph

Illus­tra­tion d’A­me­ri­ca­na par John Grümph

2014 fut pour John Doe une année dif­fi­cile. Per­son­nel­le­ment, elle le fut plus encore. Je remer­cie cha­leu­reu­se­ment tous ceux qui se sont inquié­tés de ma san­té, notam­ment après la très gen­tille atten­tion de la rédac­tion de Casus Bel­li qui me sou­hai­tait un prompt réta­blis­se­ment dans son der­nier numé­ro. Ras­su­rez-vous, je vais bien. S’ils né sont pas graves, les pro­blèmes de lom­bal­gies chro­niques et aiguës dont je souffre sont très han­di­ca­pants et m’ont tenu loin de l’é­cri­ture. John Doe s’est donc mis en mode sur­vie, mes cama­rades conti­nuant le tra­vail de leur côté et me déchar­geant de tout ce qu’il était pos­sible. Si, à part la réim­pres­sion de Bloo­dlust, aucun bou­quin n’est sor­ti en 2014, si les gammes d’Hel­ly­wood ou Icons sont res­tées en rade, c’est uni­que­ment ma faute. Je n’en suis pas sor­ti, mais après une récente et salu­taire hos­pi­ta­li­sa­tion, les choses vont mieux. Notre déci­sion pour 2015 : faire fi des dif­fi­cul­tés, conti­nuer et aller plus vite, plus loin. Cela va se tra­duire très sim­ple­ment dans les faits : du jeu, encore du jeu, tou­jours du jeu.

Tout d’a­bord, nous ren­for­çons l’é­quipe d’un solide pilier rom­pu aux plus rugueuses mêlées. Mon­sieur Sté­phane Treille nous rejoint en ce début d’an­née, appor­tant à John Doe son talent, son éner­gie, sa bonne humeur et sa redou­table capa­ci­té de bot­teur de cul dont nous avions fort besoin. Sté­phane fait par­tie de ces gens sans qui le JdR serait bien moins riche. C’est un auteur tout-ter­rain, pro­li­fique et effi­cace. C’est sur­tout un mec d’une gen­tillesse sans borne, un adepte de la 3ème mi-temps où toutes les fâche­ries sont oubliées, un type bien dont l’hu­mi­li­té rejoint nos valeurs. On né fait que du JdR, des petits bou­quins à faible tirage, mais on le fait du mieux pos­sible en essayant de né jamais cho­per la grosse tête. Mer­ci, Sté­phane, de nous faire confiance. Ta pré­sence va nous per­mettre de ren­for­cer nos gammes et de mieux épau­ler nos auteurs.

Illustration du Compagnon d'Oltréé ! par John Grümph

Illus­tra­tion du Com­pa­gnon d’Ol­tréé ! par John Grümph

En ce moment même, nous met­tons tout à plat, notre fonc­tion­ne­ment, notre posi­tion­ne­ment, nos choix édi­to­riaux. Il s’a­git de voir ce que nous avons raté, com­ment amé­lio­rer les fai­blesses, com­ment né plus perdre bête­ment de temps. Ce qui est cer­tain, c’est que nous refu­sons de perdre en qua­li­té. Nous conti­nue­rons donc à prendre le temps néces­saire à créer de beaux bou­quins dont nous puis­sions être fiers, sans com­pro­mis artis­tiques. Mais nous savons que nous avons aus­si pris du retard pour d’autres rai­sons que la mania­que­rie de nos auteurs et de nos gra­phistes, et c’est là des­sus que nous tra­vaillons. Ensuite vien­dront la clar­té et la lisi­bi­li­té des gammes, la com­mu­ni­ca­tion… Et bien sûr une myriade de pro­jets ! De quoi jouer, quoi ! Rien de ce qui a été pro­mis n’est oublié. Dans le Cour­rier des Légistes, nous ferons au fur et à mesure le point sur tous les livres annon­cés par­fois depuis bien long­temps. Au delà, nous avons plein de très belles choses en cours de réalisation.

Notre objec­tif pour 2015 – et la suite – est de se recen­trer sur ce qui fait notre force : des jeux à forts concepts et à fortes per­son­na­li­tés. Un seul mot d’ordre : l’Immer­sion. Ce sera doré­na­vant notre cré­do. Nous et vous immer­ger dans des uni­vers tou­jours plus beaux, plus ter­ribles, plus sau­vages, plus mer­veilleux. John Doe né se refu­se­ra aucun for­mat, aucun sup­port, aucun thème, aucune forme de com­mer­cia­li­sa­tion. On se fout des dif­fé­rentes cha­pelles, des doctes défi­ni­tions, des savantes sépa­ra­tions entre styles de jeu, de sys­tèmes ou de nar­ra­tion. Nous vou­lons de l’im­mer­sion et pour cela, tous les moyens sont bons. Atten­dez-vous à des surprises.

Pre­mières infos concrètes : Ame­ri­ca­na est ter­mi­né, nous atten­dons le retour de l’im­pri­meur pour que le jeu parte à l’im­pres­sion. Le Com­pa­gnon d’Ol­tréé est lui aus­si ter­mi­né et illus­tré. Voi­là pour les deux pre­miers bou­quins à arri­ver en bou­tiques. Une pre­mière annonce aus­si : Oui, comme la rumeur a cir­cu­lé, nous repar­tons en Exil. Mon pre­mier jeu, si tris­te­ment écar­té par les aléas de la vie, va reve­nir chez John Doe.

A tous, nous adres­sons nos voeux les plus affec­tueux. Live long and pros­per, friends. On vous aime.

Emma­nuel

Promenade... un inédit pour Exil signé Pierrick May

Pro­me­nade… un inédit pour Exil signé Pier­rick May