Bonjour !
Eh bien voilà, j'ai meujeuté hier ma première séance de Bloodlust, avec 3 joueurs. Pas encore tout à fait au point sur les règles, mais ce n'est pas si grave. Les joueurs ont dès le début beaucoup utilisé les règles de préparation, qui m'ont semblé étonnament simples et agréables d'utilisation.
C'est un scénario personnel mais vous y trouverez de nombreuses composantes du scénar d'intro et de certaines scènes du livre de base.
Nous avons 3 personnages au départ, qui ne sont pas porteurs.
• Nah est un Gadhar aventureux, qui a quitté les profondeurs de la jungle pour se faire une idée de la tête du monde, et surtout pour prouver sa valeur et, tant qu'on y est, s'emparer d'une Arme-Dieu, soyons fous.
• Kotar est un épicier batranoban - enfin, c'est surtout un voleur et un escroc qui se maintient derrière une maigre couverture.
• Carrius est un hysnaton dérigion. Il est issu d'une famille noble, d'où il a été évincé à cause des hideuses cornes qui ornent son front. Rageux et doté d'une ambition démesurée, Carrius rêve de devenir un dirigeant politique important et de bénéficier du statut social qui devrait être le sien. En attendant, son enfance s'est passée' dans les rues à fuir les esclavagistes et il s'est exilé de Pôle où il était trop dangereux pour lui de rester. Il est devenu mercenaire.
Bref, tout ce petit monde est réuni à Farelacs, un hameau minable d'une trentaine d'âmes à peine. Les trois personnages sont des voyageurs et n'étaient donc là que de passage : Carrius est le garde du corps temporaire de Kotar et Nah est simplement entrain de remonter vers le Nord (il veut se frotter aux légendaires Piorads pour mesurer sa propre force au combat). Farelacs se situe en territoire dérigion, pas très loin des terres Voroziones. D'ailleurs, on murmure que les combats avec les Vorozions auraient repris, ou seraient sur le point de reprendre... C'est d'ailleurs le sort qui attend Farelacs : un jour, débarque une petite bande de Vorozions venus capturer le hameau et l'occuper en attendant d'autres ordres.
Les habitants sont faits prisonniers, tabassés s'ils se rebellent (...et aussi s'ils sont dociles, en fait) et il y a eu quelques morts au moment de l'attaque. Certains sont parqués sous des tentes, d'autres restent chez eux parce que ça arrange les Vorozions (typiquement, le brasseur de la taverne continue de travailler - mais pour les vorhs, maintenant...).
Au terme de trois jours d'insultes et d'humiliations, de beuveries et de viols, les Vorozions annoncent que quelques-uns d'entre eux retournent au pays et qu'ils emmèneront une dizaine de personnes avec eux "pour leur faire voir du pays, puis pour faire du servage". Ca leur fait miroiter leur éventuelle survie, même si les Vorozions n'ont ni l'envie ni le droit d'en faire des esclaves.
Le lendemain matin, partent donc avec les vorozions une dizaine de villageois... Comme par hasard, il s'agit des plus tumultueux, les plus rebelles et les plus grandes gueules. En dehors des habitants du village, on trouve les trois personnages joueur (surprise !) et un Piorad qui vivait là depuis quelques temps. Les vorozions font marcher tout ce petit monde toute la journée durant (eux-mêmes ont un chariot, deux polacs et des chevaux). Au crépuscule, ils stoppent les prisonniers près d'une petite colline. Commence alors une exécution en bonne et due forme. En gros, les vorhs se sont contentés d'éloigner les gêneurs de la ville pour éviter le moindre semblant d'insurrection, et les ont en prime fait marcher une longue journée lourdement enchaînés pour éviter qu'ils ne résistent trop. Quel courage, n'est-ce pas.
Ironiquement, et à nouveau par un grand hasard, les vorhs décident de garder les freaks pour la fin et commencent donc à tuer un à un les villageois dérigions. Chacun est individuellement détaché du tas de chaînes dans lesquels ils sont empêtrés, mené jusqu'à la colline où attend le lieutenant et l'exécuteur armé d'une hache à deux mains ; puis la victime est plaquée contre le plat d'une souche d'arbre et décapitée.
La plupart des prisonniers pleurent, implorent pitié et quelques-uns se pissent dessus. Bon, les PJs et le Piorad, eux, ils ont la classe, donc ils restent à peu près dignes.
Non, mais quand même, quoi, les droits universels du personnage joueur, toussa.
Quant il ne reste plus que les quatre "spéciaux", les joueurs tentent une action désespérée. Coordonnés tacitement avec le Piorad, ils foncent sur les quatre gardes vorozions venus chercher le prochain exécuté. Etranglement avec les chaines, coups de pied malaisés, ils font un peu de dégâts et cassent quelques nez mais ça finit mal : un sévère passage à tabac les calme.
C'est alors qu'à une centaine de mètres, venant de la route, est apparu un homme étrange, avançant à grands pas vers le campement. Rien n'indique ses intentions ou quoi que ce soit, mais les personnages veulent pendant un instant y voir un ultime espoir...
Pendant ce temps on amène le Piorad au sommet de la colline ; bientôt la hache se lève au-dessus de sa tête. Sans trembler, sans rien dire, le Piorad regarde le Gadhar dans les deux, avec une expression de quasi défi. Pendant ce temps l'étranger se rapproche, et deux vorozions vont à sa rencontre en l'interpelant...
La hache s'abat, mais la tête du Piorad ne tombe pas. Il est encore vivant, même si du sang coule le long de sa nuque. L'exécuteur lève une deuxième fois l'arme, l'abaisse de toutes ses forces... Le fer contre l'os. Une deuxième fois, l'exécuteur entaille sa chair sans parvenir à le décapiter. Ce n'est qu'après deux coups supplémentaires que l'exécuteur parvient enfin à détacher la tête - maudits Piorads et leur corps malsain ! Jusqu'au dernier moment, le Piorad aura gardé son regard dans celui de Nah le Gadhar, sans hurler, rien.
Les soldats vorhs s'approchent des trois PJs, veulent conclure l'exécution... et sont violemment balayés par un projectile un peu particulier - le cadavre d'un de leurs amis, un de ceux qui étaient allé rencontrer le nouveau venu.
A ce point vous vous en doutez fortement : cet étranger est un Porteur. Blanc de peau, il est armé d'une épée longue en os, qu'il manie parfaitement. C'est un vrai massacre ; en moins de cinq minutes, tous les Vorhs sont décimés (bon, il faut dire que ceux qui ne s'occupaient pas de l'exécution étaient entrain de se bourrer la gueule derrière le chariot, déjà à moitié écroulés...). Tous sauf le lieutenant, qui perd une jambe dans l'affaire et est entrain d'essayer de ramper inutilement, crispé et suant de douleur.
Le Porteur s'approche des joueurs. Son Arme s'appelle Crimson et c'est visiblement elle qui commande. Un sourire carnassier aux lèvres, le Porteur les jauge du regard, libère le Gadhar, lui remet une épée courte et lui indique le lieutenant tordu de douleur. Puis il libère les deux autres qu'il munit pareillement de dagues.
Les joueurs font salement sa fête au lieutenant et le Gadhar l'achève en lui écrasant la tête avec un rocher (voilà qui, techniquement, lui rend un nombre de points de Tension égal à sa valeur de Violence). Aaah, ça fait du bien.
"Bien", prononce Crimson, "y'a encore une bonne quinzaine d'autres fils de pute comme eux dans le trou d'où vous venez. On va jouer à un jeu : vous retournez là-bas et vous vous démerdez pour libérer le village à vous trois. Si vous échouez, je bute tout le monde, vous y compris. Si vous réussissez... Si vous réussissez en moins de trois jours, je fais de vous des Dieux."
Bon, ça ressemble à un bon gros coup de chance, mais y'a quand même un bout de chemin à faire avant de mettre la main sur les Armes promises. Les personnages se préparent donc au combat : ils récupèrent les armures et les armes des soldats ; outre des épées courtes et des dagues, il trouvent aussi la hache à deux mains de l'exécuteur ainsi qu'une lance et un arc de chasse. Ils prennent des chevaux et retourne à Farelacs. Le batranoban a également mis la main sur deux doses d'épices que possédaient les soldats. L'un est une pâte qui soigne les blessures et les fait cicatriser plus vite, l'autre est une poudre qui constitue un poison mortel. [N'ayant pas lu grand-chose sur les épices, je me contente pour l'instant de ça - pour les noms, les effets précis et tout, on verra plus tard]
Ils font un bout de chemin, s'arrêtent pour dormir sur la route puis repartent et arrivent à Farelacs vers midi environ. Carrius et Kotar font de prudents tours du village, observant de loin les vorozions dont la majeure partie est occupée à s'entrainer sous les ordres du capitaine Meyrius. Nah, plus téméraire, se glisse dans le village à l'insu des sentinelles et s'installe dans le grenier et, comme les deux autres, attendra la nuit pour agir.
Lorsque la nuit tombe, l'assaut peut commencer. Les joueurs ont décidé de ne pas faire dans la finesse : Carrius va les canarder autant que possible à l'arc, puis il espère s'en tirer en combat rapproché avec sa lance. C'est grosso modo ce qui arrive : après un peu de repérage, il isole un groupe de 3 qu'il attaque à distance, sans grand succès (enfin bon c'est déjà ça hein). Kotar joue les lanceurs de couteaux empoisonnés et parvient à faire un peu de dégâts. De son côté, Carrius, avec quelques bons jets et des préparations à son avantage, parvient à se débarrasser rapidement de ses multiples ennemis (il faut dire que ces crétins de soldats, en bon tire-au-flanc, n'ont pas eu la présence d'esprit d'essayer de se rapprocher suffisamment - la longueur de la lance a été un avantage pour l'hysnaton tout au long du combat). Il laisse s'échapper un soldat à moitié étripé qui commence à hurler ; Kotar le fait taire en le décapitant sauvagement à l'épée.
De son côté, Nah a commencé à agir dès que ses "compagnons" se sont mis à la tâche. Il est sorti du grenier et s'est infiltré dans une des chambres de l'auberge, à l'étage. (Il s'était sans problème rendu compte que c'est de là que venait l'essentiel de l'agitation : en bas ça se bourre la gueule et ça ripaille grassement, à l'étage ça baise les captives).
Il arrive dans une chambre où il n'y a qu'un vorozion, avalé et endormi sur un lit. Il ne se réveillera jamais.
Dans une seconde chambre, Nah tente de tuer d'un coup un vorozion occupé à violer une villageois ainsi que sa proie - c'est que ça gueule, quand ça voit du sang, ces bêtes-là. C'est à moitié réussi, puisqu'il parvient à tuer ses deux cibles (à l'épée) mais n'empêche pas le hurlement de terreur perçant qui alertera tout le monde en bas.
Laissant de côté épée et bouclier, Nah sort la bonne grosse hache qu'il a récupérée sur le cadavre de l'exécuteur. Ca, c'est une arme qui lui plait mieux, tout de suite.
Deux hommes sont envoyés en haut, visiblement par Meyrius. Ils n'ont que des dagues, ils ne pensaient pas avoir à faire à grand-chose de vraiment grave. L'un se fait décapiter d'entrée de jeu par Nah, et l'autre est tellement sous le choc qu'il se contente de reculer contre un mur, pointant fébrilement sa dague vers le Gadhar. Même pas peur, Nah laisse tomber son arme et se précipite sur lui à mains nues, lui éclate un peu la tête ; ce qui laisse au soldat le temps de prévenir ses petits copains que "PUTAIN MAIS C'EST LE NOIR ! C'EST LE NOIR D'HIER, Y VA ME BUTER !". Bah, c'est pas bien grave, ça met du piment.
Tandis que Kotar et Carrius se préparent à découper en morceau un second groupe de sentinelles, Nah va donc essayer de se faire à la chaine l'essentiel des troupes. Espérons que le tavernier ait brassé une bière excessivement alcoolisée ?
------------------------------------
C'est tout pour aujourd'hui, vu que la séance a été très courte. La suite demain si je suis suffisamment motivé, ou un peu plus tard !
[Note - je sais que le début n'est pas génial et un peu étrange, mais bon c'est un playtest, c'est une première, toussa... Et puis j'aimais beaucoup la scène de l'exécution avec le Piorad presque sauvé par les plaques osseuses héritées de sa race et le massacre de Crimson. Alors j'ai finalement décidé de garder ça, simplement. Prochaine séance, je devrais avoir les Armes-Dieux à vous présenter.]