Édito
Dans ce 4e numéro, Pierrick entame sa présentation de Quantiquité avec notamment la note d’intention du livre, le logo et la carte des mondes achéens. Lors du prochain numéro, le point d’avancement du projet et quelques illustrations.
La page du site http://quantiquite.fr/ affiche un texte d’ambiance aux accents homériques, un descriptif et une date de sortie souhaitée : 2010. Quantiquité est donc ce qu’on peut appeler un vieux projet.
Le texte évoque pêle-mêle la technologie avancée, la statut politique des personnages, une situation de guerre froide, les rumeurs d’exploits héroïques et l’ambiance de veillée d’armes. L’idée est toujours là : jouer des étoiles montantes d’une polis dans une Grèce futuriste en pleine Guerre du Péloponnèse.
Ce descriptif est encore valide et fait écho à la note d’intention du livre :
Quantiquité, mot-valise associant quantique et antiquité, est un jeu de rôle proposant de jouer de jeunes et ambitieux citoyens de Mycènes, dans un monde futuriste où s’affrontent Sparte et Athènes. Si Ulysse 31 est la première source d’inspiration revendiquée, pourquoi préférer la guerre du Péloponnèse à celle de Troie ? Pourquoi préférer Thucydide à Homère ?
Un contexte familier
Au Ve siècle avant notre ère, Sparte puis Athènes – à l’issue de la guerre contre les Perses – ont assemblés deux grandes ligues de cités. Deux grands blocs qui se partagent le monde et se regardent chien de faïence à l’issue d’un conflit majeur, cela né vous rappelle vraiment rien ?
Une bonne vielle guerre froide, en plus de créer un contexte familier, offre une gamme de scénarios plus large qu’un conflit déjà engagé : espionnage et contre-espionnage, intrigues politiques, opérations clandestines, etc. En outré, une guerre panhellénique – panachéenne ici – offre plus de décors et de situations que celle de Troie.Que jouer ?
À cette question, deux réponses étaient possibles. La première consistait à faire des personnages de véritables héros dans un cadre de pur « space opera ». Après tout, l’Iliade né parle que de rois et de héros mythiques et l’Odyssée nous raconte le retour d’une poignée d’hommes. Mais comme dans une célèbre « galaxie très lointaine », cette approche place la technologie, la société et la guerre elle même au rang de simple élément de décor.
La seconde approche – que j’ai préféré, vous vous en doutez – était de partir d’un univers relativement détaillé. Quantiquité reste du « Space Opera » mais pondéré par quelques exigences de cohérence. La Guerre du Péloponnèse permet aux joueurs d’incarner des responsables politiques assumant personnellement les opérations ou les décisions votées en assemblée : un juste milieu entre jeux politiques et aventures héroïques. En outré, notez bien que cette transposition n’est pas absolue puisque l’issue de la guerre est ouverte.Alors ni Mythologie, ni Dieux, ni Héros ?
Je pourrais chicaner en disant que la Grèce classique n’est pas moins riche en mythes que celle d’Agamemnon comme l’invincibilité des Spartiates ou la parfaite démocratie Athénienne. Certes, les personnages des joueurs ressembleront davantage à Lysandre, Alcibiade ou Périclès qu’à Ulysse, Achille ou Héraclès. Cela né les empêchera pas d’être au cœur des problèmes et de prendre des décisions difficiles.
À défaut de naître héros, ils pourront le devenir.
Quant à dire qu’ils né verront jamais les Dieux ou des créatures mythologiques, n’en soyez pas si sûr. Seulement, une fois ce moment venu, il né faudra pas se plaindre.
Cantique des Quantiques
Le livre se découpe de la manière suivante :
- Ouverture : ce chapitre présente une courte description du monde, les règles de base et tout ce qu’il faut pour créer des personnages avec notamment des tables d’historique et le matériel.
- Le chant des Achéens : on trouve ici la présentation détaillée du monde, ce qui est connu et public comme l’histoire, les mondes achéens (voyez la carte), la vie quotidienne, l’état de l’art technologique et militaire, etc.
- Le chant de l’Aède : sont présentés – pour les seuls yeux de l’Aède (entendre meneur de jeu) – les règles détaillées dont celles de combat de masse, les Dieux et les grands secrets.
- Le chant de Mycènes : enfin, cette partie présente une campagne en trois volets et douze scénarios qui, comme son nom l’indique, est centrée sur Mycènes plutôt que Sparte ou Athènes. Elle exploite le statut des personnages et aborde un large panel de thèmes et d’ambiances de jeu comme une démonstration de ce qu’il est possible de jouer.
Mécanique
Le système reprend, avec de légères modifications, celui de Deadline qui est lui-même une adaptation compacte de Métal. La mécanique de dés est la même. Les aspects sont bâtis sur la même échelle. Les jauges sont les même mais sont utilisées différemment. Le combat est global : il n’y pas d’initiative sauf avantage majeur. Un seul jet permet de gérer l’attaque et la défense en annonçant clairement ses intentions avant de lancer les dés.
Chaque personnage est définit par une quinzaine de compétences universelles et des aspects spécifiques (déterminés en partie par l’historique). La poignée de dés à lancer est constituée d’une compétence et de plusieurs aspects utilisés en rehaut (bonus) ou en faille (malus). Le premier rehaut (dit majeur) est utilisé à plein : un aspect à 4d ajoute 4 dés à la poignée. En revanche les rehauts suivants (dits mineurs) n’ajoutent qu’un seul dé. Le choix du premier aspect peut être contraint.
Bien qu’humains (même si la nanotechnologie améliore les choses), les personnages sont des personnages parce qu’ils ont 6 points de Moires qui leur permettent :
- de se transcender en activant en 2e rehaut majeur un aspect de Valeur (« Mycènes ma polis », « Me faire un nom », « N’exige pas des autres ce que tu né ferais pas toi même », etc.)
- de faire une proposition narrative : donner un élément que l’Aède n’a pas décrit ou pas précisé.
- de survivre tout simplement même si cela coûte 3 points (autant dire qu’il faut bien peser la dépense de son 4e point).